BROCHETTES AU POELE

L’allumage du poêle provoque en nous, tel les canidés du Docteur Pavlov, des flux salivaires liés à de nombreux souvenirs de repas hauts en goût.

C’est donc sans bouger de chez nous que la saison du pélerinage de Saint Jacques débute chaque année vers la fin Novembre.

Les coquilles utilisées sont le must, la « crême de la crême » des Saint Jacques, celles draguées en Baie de Quiberon, juste sorties de l’eau et dont l’ouverture tient plus de la bagarre avec un animal sauvage que du gentil décoquillage de mollusques béants de fatigue.

C’est que ça pince, ça se défend cette bête là, et la noix blanche, loin d’être innocente, bat encore longtemps d’un rythme saccadé après séparation.

Ces bêtes ultra fraîches sont donc embrochées illico sur leur pique, enveloppées d’un linceul ( fine tranche de lard ) et de quelques éclats d’échalotes.

Après cuisson au foyer :

L’assiette prend forme, arrosée d’une petite sauce au safran ( crême liquide, safran filament, parures de lard et échalotes ciselées )

Nous avons accompagné ce repas de :

Montlouis Sur Loire 2008 minérale+ de Frantz SAUMON

Une bouteille encore dans les langes mais montrant une belle alliance de vivacité ( fraîcheur acidulée et légère amertume ) et de structure, de volume de bouche.
Les arômes encore discrets se déclinent sur la gelée de pomme et les fleurs blanches.

Sa carrure de bouche lui a permis de soutenir les arômes viandés grillés du lard et de se marier à merveille avec la chair nâcrée des coquillages.

Vin de Corse Domaine Vico 2005 rouge

A l’ouverture, ce vin est fermé, peu expressif et plutôt mou en bouche. Arômes de fruits rouges compotés et de laurier.
Il se montrera le lendemain beaucoup plus intéressant, dégageant une belle structure tannique mais aussi sa puissance alcoolique. C’est cependant loin des plus belles cuvées de Nielluciu et Sciacarellu produites en Corse.

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